La norme en prononciation – Qu’est-ce que le français de référence ?
Quelle est mon propre système phonétique de francophone ? Qu’est-ce que la norme (le français de référence) et comment je me situe par rapport à celle-ci ? Il nous semble qu’il s’agit là d’une réflexion utile pour toute personne enseignant le FLE. Cette capsule a pour but de lancer la discussion. N’hésitez pas à laisser un commentaire !
Comme dans toutes les langues, il y a en français des variations régionales (et nationales), notamment au niveau de la phonétique. Pour les sons de parole, une prononciation normée en notation API (alphabet phonétique international) apparaît dans les dictionnaires, sur Internet, etc. Il s’agit de ce que l’on appelle le français de référence.
Or, on peut se demander si cette prononciation normée correspond à l’usage réel du français.
[œ̃] et [ɛ̃] ː français de référence vs usage
À titre d’exemple, la différence entre “brun” et “brin” n’est pas reconnue en français de référence, alors qu’elle continue à être produite dans le Sud de la France et au Québec, ainsi qu’en Belgique et en Suisse, dans une moindre mesure.
[o] et [ɔ]
À l’inverse, la différence entre “saute” et “sotte”, très présente en région parisienne, est peu produite dans le Sud de la France.
Distinction entre conditionnel et futur : le français de référence, un français de France ?
Les belges font majoritairement la différence entre “j’aimerai” (futur) et “j’aimerais” (conditionnel), ce qui n’est pas le cas des français. Pourtant, quand on parle norme, il est considéré que cette distinction a disparu.
Le “r” français
Les québécois peuvent rouler les “r”, c’est aussi le cas dans de nombreux pays d’Afrique francophone.
[y] et [y:]
Certains suisses peuvent faire la différence entre “venu” et “venue”…
La norme dans les exercices du laboratoire de langue numérique Fonetix
Nous considérons qu’aucune de ces variantes n’a plus de valeur qu’une autre.
Aussi, dans les audios de nos exercices d’entrainement à la prononciation, nous avons tenté de nous rapprocher d’une norme “académique”. Cela ne s’est pas fait au détriment/ d’un certain “naturel”, et une oreille avertie entendra peut-être des traces de l’origine des enseignants qui ont prêté leurs voix pour réaliser les audios. Nous l’assumons pleinement. Nous espérons d’ailleurs pouvoir à terme proposer des audios de locuteurs francophones de différentes zones géographiques possédant, comme nous, “un léger accent”, car nous pensons que la neutralité d’un accent est toujours relative.